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Le premier format musical sur Internet n'était pas le MP3, mais le MIDI.

Initialement destiné aux professionnels, le MIDI fut le principal moyen d'écouter de la musique au début du web

La chanson "November Rain" de Gun N' Roses fut l'une des premières musiques a s'être échangée à grande échelle dans ce format, dès 1996. La vitesse de connexion ne permettait pas en effet d'envoyer ni de recevoir de gros fichiers. Ce titre dure neuf minutes et raconte l'histoire d'une expérience de vie.

Aussi formidable soit-elle, elle est encore plus surprenante en format de fichier MIDI, elle parvient à capturer l'esprit précis de la chanson tout en occupant moins de 50 Ko, soit 50 000 "octets". A titre de comparaison, n'importe quel fichier MP3 en comprend plus de 300 millions, un clip vidéo en 4K : plusieurs milliards.

Aujourd'hui, le son d'un MIDI joué sur le web est un lointain souvenir.

Malheureusement, dans la mémoire collective, les MIDI ont été associés à des musiques de qualité sonore très médiocre (car jouées directement sur des cartes sons ludiques - donc cheap, donc "je vois pas pourquoi je devrai payer pour ça"), alors que leur intérêt réside dans les données enregistrées : notes, instruments, tempo etc.

Comment la guerre des navigateurs a contribué à populariser le format MIDI

En 1981, Dave Smith (Sequential Circuits), Ikutarō Kakehashi (Roland) et Tom Oberheim (Oberheim) ont changé le processus de création musicale.

Le document recommandait une "interface universelle" pour les instruments de musique, plus précisement les synthétiseurs. Il garantirait le transfert des données musicales d'un instrument à l'autre, notamment la synchronisation. Conçue à l'origine comme une simple connectique téléphonique pour synthétiseurs, la technologie a évolué en1983 pour devenir la Musical Instrument Digital Interface, ou MIDI, qui est une combinaison d'interfaces matérielles et de protocole de distribution de données.

Le format MIDI est devenu un moyen essentiel pour les musiciens de travailler ensemble au cours des 40 dernières années. La MIDI Manufacturers Association est sur le point de publier la version 2.0, une étape importante pour le protocole, dont la version originale 1.0 a défini l'état de la création musicale aujourd'hui.

Le MIDI est à la base d'une grande partie de la musique populaire, mais au cours de son histoire, il a progressé pour intéresser le grand public, notamment grace à sa compatibilité totale avec la plupart des logiciels et matériels (clavier, arrangeurs, tablettes, etc.)

Cependant, pendant une courte période, il a connu un succès considérable auprès de personnes qui, autrement, n'auraient jamais pensé à écouter de la musique de synthétiseur. Et la raison de cela a à voir avec sa taille. C'est en fait juste un flux de données informatiques, des zéros et des uns pour parler vulgairement.

Le fichier MIDI est petit. Cela en faisait un format idéal pour la diffusion de musique en ligne, d'autant plus qu'au milieu des années 1990, pratiquement tous les ordinateurs personnels achetés dans le commerce étaient équipés d'une carte son.

À la recherche de fonctionnalités supplémentaires, les deux principaux développeurs de navigateurs web de l'époque - Microsoft et Netscape - ont ajouté une fonctionnalité permettant d'utiliser des fichiers audio lors du chargement de sites web, soit comme musique de fond, soit comme fichiers de page inclus avec un lecteur dédié. Quoi qu'il en soit, c'est l'un des premiers exemples de plug-in que la plupart des gens ont rencontré, avant même l'arrivée de Flash de Macromedia.

En particulier, Microsoft Internet Explorer le prend en charge depuis la version 1.0, et Netscape Navigator le prend en charge à l'aide d'un plugin, et d'un support intégré à partir de la version 3.0. Au plus fort de la popularité de Geocities, il y a eu une période où les sites web chargés de fichiers MIDI étaient monnaie courante.

Lorsque Geocities a fermé ses portes en 2009, les fichiers MIDI de divers sites ont été collectés par l'équipe de Web Archive. L'Internet Archive détient plus de 51 000 fichiers dans The Geocities MIDI Collection. La liste des chansons qui s'y trouvent est une capsule temporelle, faisant référence à une époque particulière.

Ils sonnent comme une capsule temporelle musicale, et évoquent des souvenirs de cette période pour de nombreux internautes de l'époque.

"Même à l'ère des MP3 haut de gamme, les sons simples des fichiers MIDI résonnent sur le web", écrivait Douglas Walk pour le magazine Spin en 2000, expliquant pourquoi : "Ils peuvent être joués sur presque tout ce qui est légèrement plus intelligent qu'une poêle à frire, et ils sont aussi très petits".

Les fichiers MIDI, même aujourd'hui

Il convient de noter qu'au moment où les fichiers MIDI sont apparus sur les navigateurs, leur utilisation comme outil de distribution de contenu n'avait rien de nouveau. En 1983, Synth-Bank - dirigée par Brian Bell, qui avait collaboré avec Santana et Herbie Hancock - a lancé l'idée de distribuer des fichiers musicaux par modem, en utilisant les premiers services en ligne tels que GE Link et AppleLink. Le service était censé être utilisé par les musiciens professionnels pour faciliter la collaboration.

"J'essaie de créer un accès mondial pour le son"

Il convient de noter qu'au moment où les fichiers MIDI sont apparus sur les navigateurs, leur utilisation comme outil de distribution de contenu n'avait rien de nouveau. En 1983, Synth-Bank - dirigée par Brian Bell, qui avait collaboré avec Santana et Herbie Hancock - a lancé l'idée de distribuer des fichiers musicaux par modem, en utilisant les premiers services en ligne tels que GE Link et AppleLink. Le service était censé être utilisé par les musiciens professionnels pour faciliter la collaboration.

"J'essaie de créer un accès mondial pour les artistes sonores et les utilisateurs finaux afin qu'ils puissent travailler ensemble sans les problèmes des musiciens qui sont absents, occupés, en voyage et qui envoient des CD par la poste", a déclaré Bell au magazine Network World en 1986.

Des tentatives ont été faites pour vendre le MIDI sur le marché commercial. Le plus remarquable était le piano Disklavier de Yamaha, qui utilisait des disquettes et des CD protégés par DRM pour gérer les fichiers MIDI. Et si vous n'aviez pas besoin de tout le piano, Roland vendait un appareil avec un haut-parleur qui lisait des fichiers MIDI à partir de disquettes. Toutefois, le public cible était restreint, et les disquettes rares.

Comme vous pouvez le deviner, les fichiers MIDI ont été créés et vendus dans le même but commercial que la musique conventionnelle, mais ils ont rarement été aussi déployés que le format MP3.

"La sortie des fichiers MIDI standard est l'œuvre d'auteurs protégés par le droit d'auteur, puisque les informations contenues dans le fichier amènent un dispositif sonore à produire des notes de musique d'une certaine hauteur, d'un certain timbre, d'une certaine vitesse et d'une certaine durée dans un certain ordre, tout comme le fait un piano mécanique sur la base d'un rouleau de mélodie ou un lecteur de CD sur la base d'un CD-ROM."

Le Musicien MIDI et l'œuvre de sa vie

En utilisant ces chansons basées sur des chansons populaires au format MIDI, on oublie souvent qu'elles sont transcrites manuellement à l'oreille par des (vrais) gens, soit des professionnels, soit des amateurs qui essaient de recréer des chansons qu'ils aiment ou qu'ils ont entendues à la radio.

Le MIDI n'est pas mort - loin de la. Son point fort est que même le dernier iPad est compatible MIDI et est tout à fait capable d'échanger des données avec le plus ancien des appareils MIDI, comme le Sequential Circuits Prophet 600, même via une interface sans fil !